1996, Nicolas Cage explose en VHS

C'est avec une certaine émotion que je vais m'attarder sur cette période où Nicolas Cage sort de nulle part et cartonne au box-office avec trois films en l'espace de deux ans, il va se faire une place entre Bruce Willis, Sylvester Stallone et Jean Claude Van Damme. Et pourquoi tant de nostalgie de ma part? Tout simplement que cette époque précise des années 90 représente celle où je vais au cinéma minimum deux  fois par semaine et où mon vidéoclub est ma deuxième maison. Et donc de cette merveilleuse période, l'ascension de Nicolas Cage en est le symbole. 

1996, Stallone est l'éternel héros dans Daylight, Bruce Willis flingue tout ce qui bouge dans Le Dernier Recours et Van Damme lève toujours la jambe pour Le Grand Tournoi. Bref du "tout venant" qui ne transcende pas vraiment le box office cette année là. Mais le réalisateur Michael Bay, qui sort d'un gros succès l'année précédente avec Bad Boys, va remettre le couvert avec un plus peu plus de moyens et avec un casting plus imposant.

Sean Connery en tête, Ed Harris, David Morse, Michael Biehn, William Forsythe et Stuart Wilson. Mais au millieu de tout ce beau monde habitué aux grosses productions et blockbusters (les James Bond, Abyss, Aliens, Extrême Préjudice et L'Arme Fatale 3) un acteur se retrouve dans le trio en tête d'affiche et on ne peut pas dire qu'il c'est fait un nom jusqu'ici dans le cinéma bourrin. Nicolas Cage, neveu de Francis Ford Coppola, est révélé par le film Birdy. Il sera par la suite la star de Sailor & Lula et Leaving Las Vegas, donc rien n'indique à ce moment là qu'il va devenir le nouveau visage du fameux cinéma d'action Hollywoodien. 

Produit par Don Simpson/Jerry Bruckheimer The Rock va surprendre tout le monde, action et humour sont au rendez-vous dans un spectacle de haute tenue. Le style déjà bien balisé de Michael Bay, avec son premier film Bad Boys, est ici décuplé! Ça explose de partout, la caméra semble prise d'une crise d'épilepsie permanente et les plans au ralenti très clipesques deviennent la signature du réalisateur. Le duo Cage/Connery fonctionne à merveille et une musique enivrante donne un cachet certain au film. Une réussite, à cette période c'était la VHS que tout le monde voulait au vidéoclub. 

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Fort de ce succès, Nicolas Cage enchaîne avec un autre film d'action: Les Ailes de l'Enfer. Toujours produit par Bruckheimer, réalisé par un Simon West encore novice, on a l'impression étrange que ce film sort du même moule que The Rock. Le même rythme frénétique, la même surenchère dans l'action et on retrouve même très souvent le style Michael Bay dans les mouvements de caméra. 

Ici, à la différence de The Rock, les incohérences ou les invraisemblances sont légion et on peut même dire que l'idée de départ est même limite. Sur le caneva "DieHardesque" (un héros, qui se retrouve au mauvais endroit et au mauvais moment, déjoue les plans des "vilains"), le film place son "huiclos" dans un avion, mais un avion qui transfère des prisonniers d'un pénitencier à un autre. Sauf que dans ce vol  charter les autorités ont eu l'idée saugrenue d'y mettre les plus dangereux criminels, un véritable best of de fous furieux incontrôlables. Et évidemment ils vont prendre le contrôle de l'avion, sauf que parmi eux se trouve un ancien rangers qui n'a qu'un objectif: retrouver sa femme est sa fille. Un film complètement débridé au niveau de l'action, je me souviens que le magazine Impact avait écrit "certaines scènes d'action donnent l'impression de voir un véritable film de guerre", c'est exactement ça. Plus que The Rock, je me rappelle que le "côté totalement fun" du film avait fait de ce film le préféré du moment chez les ados. D'ailleurs il y a eu plusieurs visionnages chez moi avec mes potes de lycées, une K7 vidéo louée plus d'une fois par votre serviteur.

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En 1997, Nicolas Cage enfonce le clou avec Volte Face. L'immense John Woo, qui est aux States grâce à Van Damme depuis Chasse à l'Homme, retravaille le quasi improbable scénario de départ. Fini le film futuriste à la Blade Runner, il se situe dans la présent et le côté science-fiction est gommé au maximum. La partie carcérale est elle aussi réduite, le face à face réversible et psychologique est intensifié avec évidemment de l'action à la sauce John Woo

En résulte, en tout cas en ce qui me concerne, peut être l'un des meilleurs films des années 90. Les performances de Cage et Travolta sont l'atout principal du film, difficile de dire qui l'emporte sur l'autre (même si l'interprétation de Nicolas Cage en bad guy vaut le détour). Mais c'est bien le talent de John Woo qui transcende l'œuvre et même sauve le film qui pourrait très facilement sombrer dans le ridicule à plusieurs reprises. La virtuosité des scènes d'action et l'affrontement de haut vol qui s'achève sur un final en apothéose sont autant d'atouts pour un film hors normes. Une VHS longtemps indisponible après sa sortie. 

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Les trois films seront distribués par Touchstone Home Entertainment.



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