ŒIL POUR ŒIL: le dossier complet
Il y a comme ça des films qui surnagent dans ma nostalgie de mes années vidéoclubs : Running Man, Mad Max 2, Fantômes en Fête,... Et Œil pour Œil en fait parti, j'ai l'impression de connaître par cœur la jaquette chez RCV. Le film en lui-même n'en est pas moins inoubliable, il est le point de départ du mythe Chuck Norris et de sa véritable carrière cinématographique à venir.
Tout les codes sont là: le héros quasi invincible (même si ici il garde un côté humain qui peut être blessé, ce n'est pas encore le super-héros de Invasion USA), le digne représentant de l'Amérique profonde (protecteur de sa famille, armé pour défendre sa maison, buveur de bière à toute heure,...) et ajoutez à cela que nous sommes ici au Texas et vous avez donc un cow-boy qui est en plus Chuck Norris (qui adopte à partir de là sa cultisime barbe)... L'Amérique personnifiée en somme!
Étrangement le film n'est pas estampillé Cannon Films (Chuck Norris intégrera l'écurie des cousins Golan/Globus l'année suivante avec Portés Disparus) et pourtant il en a le goût et l'apparence. Le scénario qui tient sur un timbre poste qui n'existe que pour justifier que le Ranger Texan McQuade affronte les vilains pour finir par le Big Boss dans l'affrontement final.
Ici l'ennemi ultime du grand Chuck Norris n'est autre que David Carradine, l'éternel Bill pour Tarrantino, le héros de la série Kung-fu et un habitué des séries B (et même Z) et donc à l'époque un visage connu des Direct to Vidéo dans nos vidéoclubs. Sobre dans son interprétation du badguy, Carradine est très crédible en tant qu'adversaire à la hauteur de Mr Norris (le combat final à mains nues est d'ailleurs l'un des meilleurs de la filmographie de la star).
Le film sort du lot grâce à une ambiance très western qui lui donne même un certain charme, la BO est d'ailleurs un verritable hommage à celle de Il Était une Fois dans l'Ouest. Évidemment les compositions ne rivalisent pas avec celles de l'immense Ennio Morricone mais c'est loin d'être honteux. La musique qui accompagne certaines scènes sublimes presque le résultat à l'écran. La partition donne même à certains moments un statut de héros mystique à Chuck Norris à l'image de l'Homme à l'Harmonica ou de Django.
On peut aisément faire le lien entre Œil pour Œil et la série Walker Texas Ranger, le personnage interprété par Chuck Norris est quasi le même. Néanmoins quelques points sont différents: ici nous avons un héros solitaire alors que dans la série Chuck Norris est entouré en permanence de son équipe, Walker respecte la loi à la lettre tandis qu'ici notre héros applique sa propre vision de la justice et enfin si le Texas Ranger de nos dimanches après-midi était propre sur lui avec le sourire aux lèvres, McQuade se fout royalement de son apparence et vie limite en marge de la société.
Le film sera distribué en premier lieu par RCV et par la suite par TF1 Vidéo avec des visuels provenants de Sale Temps pour un Flic.
Mon avis sur le film: J'avoue avoir une réelle affection pour ce film, j'aime son ambiance et son côté "droit à l'essentiel". Il y a évidemment quelques faiblesses, l'amourette entre Chuck Norris et Barbara Carrera qui souffre du jeu très limité de la star qui ne semble pas très à l'aise dans les scènes intimes et certains personnages, surtout chez les badguys, très caricaturaux et à la limite ridicules. Mais voilà ça fait parti d'un ensemble et j'aime le film tel qu'il est et pour ce qu'il est: un film marquant de mon enfance avec le grand Chuck Norris. Pourquoi lutter?
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