La trilogie PORTÉS DISPARUS en VHS

La Cannon, au sommet de sa gloire, a produit un grand nombre de films devenus très vite indissociables de la firme. De plus, et nous l'avons déjà souligné sur ce blog, la Cannon avait deux acteurs emblématiques: Charles Bronson et bien évidemment Chuck Norris. A ce dernier Menahem Golan et Yolan Globus vont même lui offrir une saga à la gloire de son aura de héros américain qui lui colle à la peau. La trilogie des Portés Disparus, évidemment crée pour profiter du succès des Rambo, va lui permettre d'être le héros indétrônable: il se bat seul contre les soldats vietnamiens, sauve les soldats prisonniers et va même offrir la rédemption aux USA. 

Dans cet extrait on entend une musique très Cannon films, Puisque l'on retrouve cet air dans plusieurs films de la firme: Américain Ninja, Protection Rapprochée,... Le recyclage pour faire des économies, l'un des crédos de la Cannon.

Mais avant d'aller plus loin, attardons nous sur une anecdote révélée dans un des documentaires sur la firme, on apprend que le premier film tourné est le Porté Disparus 2 que nous connaissons. Lors des visionnages des rushs l'équipe de tournage fait un constat assez sombre, c'est pas terrible niveau action et Chuck Norris est mauvais comme un cochon! On propose alors d'enquiller tout de suite sur une suite. Devant les qualités de cette dernière il est même décidé de la sortir avant en inversant ainsi l'ordre. C'est ainsi qu'on se retrouve pour le deuxième volet avec un prequel.

Il est vrai que, et j'ai fait l'essai, limite le faible Portés Disparus 2 passe un peu mieux si on le regarde en premier.

On attaque donc maintenant le gros morceau, Portés Disparus premier du nom, un film que j'ai vu tant de fois que j'en connais les dialogues par cœur et les scènes n'ont plus aucun secret pour moi. Je pense même que gamin j'étais plus fan de ce film que de son illustre concurrent Rambo 2. Car soyons honnête c'est la définition même de la déclinaison d'un succès. Rien que la subite sortie de l'eau du héros pour abattre les soldats à ses trousses sent le copié coller à des kilomètres. Mais le charme agit, ça fait le job comme on dit et Chuck Norris installe définitivement son personnage à venir dans sa filmographie quelque soit son rôle, soldat ou flic. 

Pour le suivant alors là c'est autre chose, gamin déjà j'avais du mal avec cette "suite" tellement le décalage entre les deux films est grand. Portés Disparus 2 se traine, se traine et se traine encore... Pour offrir un final très faiblard. Le combat contre le grand méchant fini d'achever le tableau, un Chuck Norris qui tient a peine debout pendant  95% du film à cause de sa condition de prisonnier et se transforme en une machine de guerre/champion de karaté pour mettre une rouste à une armée entière et son chef. En définitif nous avons là un épisode tout à fait dispensable. 

Pour ce troisième et dernier volet on retrouve notre héros qui retourne en enfer pour sa femme et son fils. La Cannon va être précurseur cette fois, comme le fera bien plus tard Stallone pour Rambo 4 en l'appelant John Rambo et comme le fera également Tom Cruise pour Top Gun 2 en mettant en avant le nom du héros Maverick, ici c'est Braddock avant d'être Portés Disparus 3. De quoi se focaliser sur le personnage, un heros et donc maintenant un père. Mais malgré les bons sentiments, Chuck Norris reste Chuck Norris! Il détruit tout et balance une de ses répliques cultes: 

« – Braddock ! Je vous préviens, attention où vous mettez les pieds !

– Je mets les pieds où je veux, Little John...et c'est souvent dans la gueule. »

Pour le reste c'est quand même mieux que le précédent même si on sent bien que c'est du réchauffer et que nous avons là un cinéma qui va bientôt être en bout de course, tout comme la Cannon à cette époque... Le début de la fin.

D'abord distribués chez Vidéo films, les deux premiers volets finiront chez UGC Vidéo qui sera l'un des distributeurs de films de la Cannon en France. Pour Portés Disparus 3 ce sera la Warner Home vidéo avec des rééditions pour diverses collections.

Mon avis sur les films:

Non seulement c'est un des films les plus marquants de la Cannon mais c'est aussi un des meilleurs de la star en plus d'être un des titres les plus emblématiques de l'époque VHS/Vidéoclubs! La messe est dite en somme. Tous simplement incontournable !

Le vilain petit canard de la fratrie, c'est mou et ça sent la production sans imagination. Me souviens que gamin quand je me faisait le marathon Portés Disparus j'avais tendance à jouer de la télécommande pour que le final arrive plus vite.

Un plaisir coupable, parce que franchement c'est pas non plus renversant. Les situations limites crédibles, le sentiment de déjà-vu mille fois et le numéro de brute au cœur tendre que se donne la star sur sa fin de carrière depuis Le Temple d'Or est presque pénible. C'est le chant du cygne pour Chuck Norris et la Cannon.